Accord politique issu du dialogue: Ultime appel des confessions religieuses

Le Rassemblement appelé à joindre sa voix à celle des autres

Deux jours après la signature de l’accord politique pour l’organisation des élections en République démocratique du Congo, soit le 20 octobre dernier, la Conférence épiscopale nationale du Congo, par la bouche de son Secrétaire général adjoint, s’était illustrée par un communiqué qui n’avait pas été digéré par l’ensemble de la classe politique du pays. Et ce, surtout à cause du fait qu’elle avait claqué la porte des assises convoquées par le Président de la République, suite à l’absence, disait-t-elle, de l’inclusivité. Comportement qui n’était pas du goût de tous les participants qui n’ont pas compris ce revirement de dernière heure, pendant que tout allait pratiquement bien et que personne n’avait interdit au Rassemblement de venir défendre ses positions.

La déclaration du 29 octobre 2016 des Chefs des confessions religieuses de la République démocratique du Congo relative à la fin du dialogue politique nationale inclusif, qui se sont réunis au siège de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), aux fins d’évaluer les travaux du dialogue politique national inclusif tenu à la Cité de l’Union africaine du 1er septembre au 18 octobre 2016, qui a produit l’Accord politique pour l’organisation des élections crédibles et apaisées en Rd Congo, est donc analysée par maints spécialistes de questions politiques du pays, comme étant une réponse adaptée et appropriée qu’elles réserve à la diatribe de la Cenco.

Ainsi, après examen approfondi de cet accord, les Chefs des confessions religieuses représentant l’Eglise du Christ au Congo (ECC), la Communauté Islamique en Rd Congo, l’Eglise kimbanguiste, l’Armée du Salut, l’Eglise du Réveil du Congo, l’Eglise Orthodoxe et l’Union des Eglises indépendantes du Congo (UEIC), saluent le compromis laborieusement trouvé et en prennent acte. Ils félicitent le sens de dépassement de soi des participants ainsi que la qualité de médiation du Facilitateur, tout en déplorant que certains acteurs politiques n’aient pas pris part à ces assises. Ils notent que l’Accord conclu permet d’aller vers l’organisation des élections transparentes, crédibles et apaisées appelées par tout le monde.

Pour Mgr Marini Bodho, Cheikh Ali Mwinyi M’Kuu, Révérend Elebe Kapalay Delphin, Lieutenant-colonel Esaïe Ntembi Lukombo, l’Evêque Ntambwe Mumpempe, le professeur Théodore Fumunzanza Gimwanga et Mgr Simon Nzinga Maluka, ce compromis politique dénote d’un réel sens de responsabilité de la part des acteurs, notamment lorsque cela reconnait l’impossibilité d’organiser des élections apaisées et crédibles, d’ici la fin de l’année 2016 , lève l’option de régler définitivement la question de l’identification et de l’enrôlement des électeurs, en recommandant l’inclusion de tous les électeurs potentiels dans le fichier électoral, laisse l’ouverture aux acteurs politiques et aux forces sociales qui n’ont pas pris part au dialogue, consacre l’option de la gestion consensuelle de l’Etat et proclame l’engagement des parties à respecter la Constitution et l’Accord politique lui-même.

Joindre sa voix

Compte tenu de tout ce qui a été dit et pour préserver et consolider cet acquis, les Chefs des confessions religieuses recommandent aux acteurs ayant participé au dialogue, de cultiver l’esprit de compromis ayant prévalu au dialogue et de veiller à la mise en œuvre sans faille de l’accord issu du dialogue. Les acteurs restés en marge du dialogue ne sont pas oubliés. Ils doivent joindre leur voix à celle des autres pour parfaire l’accord politique issu du dialogue et veiller à ce que la légitime expression démocratique par les manifestations publiques ne soit entachée de violences par le fait des manifestations ou des marginaux.

De leur part, les autorités publiques doivent prendre des mesures appropriées pour éviter des débordements dans les manifestations publiques et assumer pleinement leur responsabilité dans la mise en œuvre de l’accord. Les Instances internationales, régionales et sous-régionales de soutenir cet accord qui consacre le rapprochement entre des acteurs que l’on ne pouvait concilier autrement et d’appuyer la Rdc dans ses efforts pour la restauration de la paix et la consolidation de la démocratie.

Pendant ce temps, la communauté des croyants de prier sans cesse pour la paix et la stabilité de la Rd Congo, de s’abstenir de poser des actes de nature à causer du tort au pays et aux compatriotes et de promouvoir l’esprit d’amour, la cohabitation pacifique et interreligieuse comme modèle d’une société en développement.

Quelle attitude va adopter le Rassemblement ?

Depuis la clôture officielle du dialogue, pourquoi pas du sommet de Luanda en Angola, nombreux sont les Congolais qui veulent savoir, quelle sera la réaction du Rassemblement, au moment où les perspectives d’un deuxième dialogue s’avèrent compromises. Va-t-il se plier aux conclusions du dialogue et intégrer ainsi le Gouvernement de large union nationale à former dans quelques jours, ou va-t-il opter pour la confrontation, une stratégie qui s’est révélée non concluante ?

Toutes ces questions poussent certains Congolais à penser que l’amour du pays ne poussera pas outre mesure les responsables du Rassemblement à brûler leur pays, le patrimoine commun à tous les Congolais. Peut-être que le Rassemblement suivrait une fois de plus le sage conseil prodigué par le président angolais Edouardo Dos Santos, lors de la septième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de supervision de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la Région des Grands Lacs, qui a dit qu’il vaudrait mieux la peine d’attendre quelques mois de plus pour accéder au pouvoir en toute sécurité et tranquillité, que de suivre les voies incertaines de la violence, où l’on sait toujours comment et pourquoi elles commencent, mais jamais quand elles finiront.

Le Rassemblement qui a aligné un meeting ce 05 novembre 2016, sans oublier le 19 du même mois et le 19 du mois suivant, a intérêt à faire le choix de la paix, pour éviter aux Congolais le bain de sang. « Pour ceux qui aspirent à gouverner, il est important de savoir qu’il est toujours préférable et plus facile de le faire dans un climat de paix et d’ordre, que de prendre le pouvoir dans les conditions d’un pays dévasté », termine Edouardo Dos Santos.

L’Avenir

 

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