A 19 ans: Jean Tshoga devient le sixième chef coutumier de la Chefferie de Mariminza
Depuis le démembrement de la Grande Province Orientale, Jean Pierre Lola Kisanga est à sa troisième installation d’un chef traditionnel dans le territoire de Watsa, province de Haut Uélé. En effet, mardi 15 août courant, le patron de l’exécutif provincial a installé Jean Tshoga, 19 ans d’âge, comme chef de la Chefferie de Marimiza, dans le territoire de Watsa. Ce, après vacance constatée à ce poste, au lendemain du décès inopiné de l’oncle paternel du nouveau roi. De tous les trois chefs coutumiers, aucun n’a atteint l’âge de 30 ans, et les prédécesseurs de Jean Tshoga Yabu n’ont pas régné plus de 5 ans. Une cérmopnie sous un soleil de plomb à laquelle, le Gouverneur Jean Pierre Lola Kisanga a participé personnellement, ayant respecté toutes les procédures telles que l’exigent la coutume ainsi que les lois de la république. Ce faisant, la famille régnante a jeté son dévolu sur Jean Tshoga Yabu.
C’est sous un soleil brillant de ce mardi 15 Août 2017 en chefferie de Mariminza que la vacance à la tête de cette entité a cessé.
Cette cérémonie qui a eu lieu devant une marrée humaine au centre de négoce de Moku, agglomération minière située en territoire de Watsa, a été présidée par le gouverneur de la province du Haut Uélé, Dr JP Lola Kisanga, accompagné des membres du gouvernement provincial, députés provinciaux ainsi que le comité provincial de sécurité.
Le nommé Jean Tshoga(19 ans) devient le 6ème chef coutumier, après la création de cette entité par le pouvoir colonial en 1915. Il remplace à ce poste, feu Didier Tshoro Gambali (son oncle paternel) décédé le 13 Novembre 2016.
Trois mois après le décès inopiné de ce dernier, un procès verbal de vacance du pouvoir coutumier en tête de la chefferie de Mariminza a été établi et signé par le ministre provincial de l’intérieur. Ce n’est qu’en date du 18 Juin 2017 qu’une commission d’enquête sera diligentée par le gouverneur de la province auprès de la famille régnante, dans le but d’obtenir le nom de l’héritier du trône; une enquête consultative qui profitera à M. Jean Tshoga Yabu dont l’intronisation aux rites ancestraux est intervenue le 31 Juillet dernier. Ce qui fait de lui l’un des 45 chefs des Chefferies et secteurs que compte le Haut Uélé constitué de xsix (6) territoires de droit détenteurs des pouvoirs coutumiers et conservateurs des patrimoines culturels de leurs entités respectives.
Lors de la cérémonie, le ministre provincial en charge de l’intérieur et décentralisation, M. Guillaume Makombi Leu a évoqué dans son mot de circonstance un fait tout de même “étrange”, susceptible d’interpeller l’opinion, en tant qu’Africains. ” Les deux prédécesseurs de Jean Tshoga Bagbalanga dont Édouard Masiokpo Tshoga(son père biologique) et Didier Tshoro Tshoga (son oncle paternel) ont connu un règne dont la durée n’a pas dépassé cinq (5) ans.
Il sied de noter que Jean Tshoga Yabu hérite d’une chefferie dont l’avenir s’annonce prometteur, mieux, florissant car le chef-lieu de cette entité est établi à Moku qui est un important centre de négoce en territoire de Watsa, après la cité minière de Durba, grâce à une forte activité d’exploitation artisanale de l’or. En raison des ressources dont regorge cette chefferie, l’on n’est pas étonné des bousculades à la porte de Mariminza, des investisseurs du secteur tant minier industriel que qu’agro-pastoral.
Notons que Dr Jean-Pierre Lola Kisanga a déjà installé trois(3) chefs coutumiers en territoire de Watsa depuis son avènement à la tête de la province du Haut Uélé issue du démembrement de la grande Province Orientale. Aucun des intronisés (des trois donc) n’a eu l’âge de 30 ans révolus au moment de l’installation. L’exemple de Jean Tshoga Yabu, de la chefferie de Mariminza qui n’a que 19 ans, 19 petites années d’âges, occupe une place de choix.
S’agit-il là d’un fait du hasard? En tout cas, la question du commun des mortels trouve sa réponse avec le ministre provincial Guillaume Leu Makombi en charge de l’intérieur et décentralisation. Celui-ci estime, en effet : que « le rajeunissement du paysage coutumier qui se profile doit être perçu comme une opportunité à saisir, car il apporte un nouveau sang face aux nombreux enjeux et défis de développement auxquels la jeune province du Haut Uélé est confrontée », a-t-il relevé. Et d’ajouter : « pour éviter tout dérapage lié au manque d’expérience de ces jeunes chefs coutumiers, il est d’une impérieuse nécessité que leur encadrement soit assuré, le temps de leur permettre d’acquérir expérience requise ».
Un encadrement qui est possible quand on sait que l’entité administrative dont le gouverneur Lola Kisanga JP a la charge, regorge des cadres suffisamment rodés dans la gestion de la territoriale et des entités territoriales décentralisées.
Exhortant le nouveau chef installé à sauvegarder les valeurs culturelles ainsi l’ensemble du patrimoine de Mariminza, le Dr Jean-Pierre Lola Kisanga a expliqué à l’opinion que l’acte de l’installation du chef qu’il vient de poser s’inscrit dans l’exercice et l’accomplissement du devoir de l’État dans la gestion de la territoriale et des entités territoriales décentralisées sous sa direction.
Dans la logique d’éviter d’éventuels conflits de succession, toutes les procédures telles que l’exigent la coutume ainsi que les lois de la République ont été observées. Ce faisant, la famille régnante a jeté son dévolu sur Jean Tshoga Yabu. Comme quoi, « le roi est mort, vive le roi ».
(Pius Romain Rolland)