Du 03 au 05 avril: Félix Tshisekedi à Washington via Dakar
Dès son élection à la tête de la République démocratique du Congo, le nouveau Chef de l’Etat axe son mandat sur les signes de l’ouverture diplomatique. Imprimant ainsi l’image d’une diplomatie de la porte ouverte, la seule voie pour sortir la Rdc de son enclavement diplomatique d’hier. Le Président veut amener la Rdc à récupérer la place qu’elle mérite dans le concert des nations. Déjà par sa position géostratégique, la Rdc est au cœur de la géo-économie mondiale. Le fils du leader maximo profite de cette alternance démocratique, pour faire entendre la voix de son pays. Les balais diplomatiques ici et là, traduisent l’expression d’une République devenue désormais fréquentable. A l’instar de son invitation dès son investiture, par le Kenya, l’Angola, au One Summit (Rwanda) et aujourd’hui au Sénégal. Un seul message que veut envoyer le nouveau chef de l’Etat « mon pays vous ouvre ses portes pour une coopération avantageuse pour tous ». Le rendez-vous très significatif pendant trois jours aux USA, augure l’enjeu de la reconfiguration du leadership régional d’un éléphant qui sort de son sommeil.
Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a quitté Kinshasa lundi à destination de Washington, aux Etats-Unis, via Dakar au Sénégal où il va assister, aujourd’hui mardi, à l’investiture du Président Macky Sall qui avait été réélu pour un second mandat lors de la présidentielle du 24 février dernier, avec 58,27 % des suffrages dès le premier tour.
Outre le Président Félix Tshisekedi et son homologue du Burkina Faso, Roch Marc Kaboré qui séjourne déjà à Dakar depuis dimanche, quatorze (14) autres Chefs d’Etat sont annoncés pour cette cérémonie d’investiture qui aura lieu au Centre des expositions du pôle urbain de Diamaniadio, dans le département de Rufisque.
Lieu prévu pour la circonstance : Diamaniadio, la nouvelle ville de 350.000 habitants, en construction à 30 km de Dakar avec centre d’affaires, hôtels, universités, hôpitaux, quartiers d’habitations, etc. et dont la caractéristique première est que le financement par le privé de tous les immeubles en construction, l’Etat se limitant à offrir gratuitement des terrains aux promoteurs immobiliers. Date de l’événement : le 2 avril 2019.
«Ce nouveau contrat de confiance me motive à redoubler d’efforts et faire encore plus et mieux. Chaque voix, qu’elle soit de la majorité présidentielle ou de l’opposition, mérite d’être entendue et respectée, car elle porte le souffle de la liberté qui fait vivre la démocratie», a relevé le Président réélu dans son compte twitter, avant d’y ajouter : «Je ne vois qu’un seul camp, celui du Sénégal (…) Je serai par conséquent le président de toutes les Sénégalaises et Sénégalais, parce que c’est la charge qui m’incombe en vertu de la Constitution» et de renchérir : «Je serai par conséquent le président de toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais, parce que c’est la charge qui m’incombe, en vertu de la constitution».
Sénégal et Rdc : une histoire commune
La République Démocratique du Congo et le Sénégal ont une histoire commune en ce qu’ils ont été indépendants la même année, en 1960, la première le 30 juin, le second le 20 août. Ils ont connu le même passé colonial puisque leur existence fut formalisée à la Conférence de Berlin, achevée le 26 février 1885, conférence au cours de laquelle fut opéré le partage de l’Afrique.
La RD Congo abrite depuis la colonisation une forte communauté sénégalaise généralement confondue avec les Ouest-africains. Dans la capitale, des communes comme Barumbu, Kinshasa et Lingwala – furent les premières de la cité dite noire (à la différence de Kalina actuellement Gombe) à accueillir cette communauté.
Au début, commerçante, celle-ci est actuellement dans le système des Nations Unies au Congo, notamment le FMI et la Banque mondiale, le Pnud, l’Unesco, l’Oms, l’Unicef, le Bit, l’Uit, etc. Au plan politique cependant, le Sénégal s’est retrouvé au cœur de la question congolaise d’abord en 1991 au travers des Accords du Palais de Marbre I ayant reconduit Nguz-a-Karl I Bond à la Primature et en 2002, au travers de l’Accord global et inclusif issu du Dialogue intercongolais lors des assises de Sun City II. Pour les premiers, la médiation avait été assurée par Me Abdoulaye Wade, à l’époque ministre d’Etat. Le même qui deviendra le 3ème Président de la République du Sénégal en l’an 2000. Pour le second, la médiation a été assurée par Moustapha Niasse, devenu président de l’Assemblée nationale et considéré comme un allié indispensable de Macky Sall.
Fatshi sera accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires aux USA
Le président de la République Démocratique du Congo Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo va séjourner pendant 3 jours, soit du 3 au 5 avril prochain aux États-Unis d’Amérique pour une mission officielle. Lors de son séjour à Kigali en marge de l’Africa CEO Forum, le chef de l’État avait promis d’emmener avec lui des acteurs du secteur économique congolais (investisseurs).
C’est dans ce cadre que son Directeur de cabinet, Vital Kamerhe a rendu public, le 30 mars dernier à travers une correspondance, les opérateurs économiques qui accompagneront le chef de l’État. Huit (8) au total, parmi lesquels deux femmes, il s’agit des personnes ci-après : Squaibou Abary : Administrateur directeur général de l’Afriland First Bank et opérateur économique ; Yves Kabongo : Opérateur économique ; John Kanyoni : Opérateur économique ; Éric Kasongo : Opérateur économique ; Sylvain Mudikongo : Opérateur économique ; Muhug Marius : Opérateur économique ; Thérèse Kirogonzi : Opératrice économique et Sivi Malukisa : Opératrice économique. D’après la correspondance de Vital Kamerhe, ces opérateurs économiques vont séjourner pendant 6 jours aux USA soit du 02 au 7 avril 2019 à Washington.
Ainsi, après Dakar, le Président de la République va séjourner du 03 au 05 avril à Washington à l’invitation des autorités américaines. «La visite du Président Tshisekedi offrira l’occasion aux Etats-Unis et à la RDC d’examiner plus en détails leur intérêt commun à lutter contre la corruption, à respecter les droits de l’homme, à améliorer les services de santé et d’éducation, à améliorer la sécurité et à créer plus d’emplois pour les Congolais en attirant plus d’investissements américains», avait déclaré récemment dans un communiqué, l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Mike A. Hammer.
Le diplomate américain a affirmé, dans le même communiqué, que les Etats-Unis sont déterminés à soutenir la vision d’avenir du nouveau Chef de l’Etat de la RDC et ses efforts visant à améliorer la vie des Congolais. Les Etats-Unis se réjouissent de travailler avec le Président Tshisekedi, pour réaliser le vrai potentiel de la RDC et produire des résultats pour le peuple congolais, a-t-il conclu.
«Au cours de sa visite, le Président Tshisekedi rencontrera le secrétaire d’Etat Pompeo, ainsi que d’autres responsables de haut niveau du cabinet du Président Donald Trump, afin de discuter de la coopération entre les États-Unis et la RDC dans divers domaines, notamment les efforts déployés pour contenir l’épidémie d’Ebola», avait affirmé Robert Palladino, porte-parole du département d’Etat lors de son briefing du 26 mars dernier.
Dans sa tribune, Omer Nsongo rappelle que le 5 novembre 1997, Bill Richardson, alors ambassadeur des États-Unis aux Nations-Unies, le décrit en pays stratégique pour le sien. Ses propos sont exactement les suivants : «La République Démocratique du Congo revêt une très grande importance pour les intérêts des États-Unis en Afrique. La RDC est essentielle pour ce qui est des intérêts américains parce qu’elle est appelée à devenir le moteur de la croissance en Afrique centrale, en raison de sa situation stratégique. La RDC offre des possibilités immenses pour ce qui est de son développement économique et des investissements américains : elle possède 13 % des réserves hydroélectriques du monde, 20 % des réserves de cobalt du monde, 18 % des réserves de diamant à usage industriel du monde, 6 % des réserves du cuivre du monde, des sols fertiles pour l’agriculture…et enfin, la moitié des forêts tropicales d’Afrique». Mais où sont-ils ? Ceux-ci exigent l’amélioration du climat des affaires, la lutte contre la corruption et le respect des contrats signés.
JMNK