Désignation de Bruno Tshibala comme Premier ministre: L’UE et la MONUSCO réagissent
Dans une déclaration, l’Union européenne (UE) prend note du discours du Président Kabila du 5 avril sur l’état de la Nation, suivi par la désignation d’un nouveau Premier ministre, contrairement à la lettre et à l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016. Elle observe le manque de consensus sur cette nomination et marque sa grande inquiétude à ce sujet. Le rétablissement d’un large consensus national pour un gouvernement mandaté pour des élections avant la fin de l’année est au cœur du dit Accord. A cet égard, l’UE appuie pleinement la nouvelle résolution 2348 que le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient d’adopter à l’unanimité, qui prie toutes les parties prenantes en RDC de mettre en œuvre sans délai l’Accord du 31 décembre 2016, en toute bonne foi et dans son intégralité.
En vue de la tenue des manifestations prochaines annoncées par une partie de l’opposition, l’UE rappelle que le droit de manifester pacifiquement est le corollaire de tout processus politique. Elle demande à tous les acteurs politiques de tout faire pour éviter les débordements et invite les autorités à garantir le respect de l’espace public et à éviter l’utilisation disproportionnée de la force par les responsables du maintien de l’ordre.
L’UE continue de suivre la situation de près, en partenariat avec les pays de la région et les autres membres de la communauté internationale. En référence à ses Conclusions du 6 mars 2016, elle rappelle à tous les responsables politiques et aux membres des forces de sécurité que de nouvelles mesures restrictives individuelles pourront être adoptées contre ceux qui seraient responsables de graves violations des Droits de l’Homme, inciteraient à la violence ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l’aspiration du peuple congolais à élire ses représentants.
Pour une mise en œuvre scrupuleuse de l’accord du 31 décembre 2016
Dans une déclaration parvenue au Journal L’Avenir, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) et chef de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies au Congo (MONUSCO), Maman Sidikou, continue de suivre de près l’évolution de la situation en RDC. Dans ce contexte, il prend acte de la nomination par le Président Joseph Kabila, le 7 avril 2017, d’un nouveau Premier ministre en la personne de M. Bruno Tshibala.
Il note la réaction du Rassemblement à la décision du Président de la République, telle qu’exprimée dans son communiqué du 9 avril 2017. Le Représentant spécial souligne la lourde responsabilité qui incombe à l’ensemble des acteurs politiques congolais en cette phase critique de l’histoire de leur pays. La retenue et l’esprit de dialogue sont plus que jamais nécessaires. Il revient aux acteurs congolais de faire prévaloir en toutes circonstances l’intérêt national et les aspirations de leur peuple au bien-être et à la bonne gouvernance sur toutes autres considérations. C’est à cette condition qu’ils pourront consolider la paix et la stabilité obtenues de haute lutte, avec l’appui déterminant de la Communauté internationale, et garantir une transition consensuelle devant conduire à la tenue d’élections libres, régulières et transparentes, dans le respect de la Constitution.
À cet égard, le Représentant spécial rappelle, encore une fois, qu’il n’y a pas d’alternative à la mise en œuvre intégrale et de bonne foi de l’Accord politique signé le 31 décembre 2016 sous la facilitation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Il saisit cette occasion pour renouveler à la CENCO les hommages des Nations Unies pour ses efforts soutenus, la constance de son engagement en faveur du dialogue et son attachement à la préservation de l’intérêt national. Le Représentant spécial réitère l’engagement de la MONUSCO, dans le cadre défini par la résolution 2348 du Conseil de sécurité, à ne ménager aucun effort pour aider, en étroite coordination avec les partenaires internationaux concernés, notamment l’Union africaine, à la mise en œuvre scrupuleuse de l’Accord politique du 31 décembre.
De façon plus spécifique, le Représentant spécial souligne sa disponibilité, à travers ses bons offices, à appuyer tout effort national visant à créer des conditions qui soient de nature à permettre la pleine mobilisation de la communauté internationale et à garantir son accompagnement effectif du processus politique. Dans l’intervalle, la MONUSCO continuera à s’acquitter, du mieux qu’elle peut, de son mandat de protection des populations civiles, ayant à l’esprit que cette tâche incombe d’abord et avant tout aux autorités de la RDC.”
(JMNK)