Dans une matinée scientifique: Le chikungunya s’étend à Kinshasa, sans surveillance épidémiologique

Le Centre interdisciplinaire de Gestion de Risque sanitaire (CIGRS) de l’INRB, en collaboration avec l’Association des Communicateurs de Santé en Afrique (ACSA/RDC) a tenu, mardi en la salle polyvalente du laboratoire vétérinaire de Kinshasa, une deuxième édition de la matinée scientifique sur l’épidémie du chikungunya. Devant une soixantaine de journalistes de Kinshasa, le corps scientifiques, et les guéris de cette maladie, l’orateur du jour, Dr Antoine Nkuba, médecin au département de la biologie moléculaire aux cliniques universitaires de Kinshasa et chercheur à l’institut national des recherches biomédicales, INRB, a donné un aperçu général sur le chikungunya , avant de livrer quelques données sur l’investigation des cas suspects de cette maladie qui sévit à Kinshasa. Il ressort de cette matinée que le chikungunya est en pleine extension, suite au manque de mesures de riposte et de surveillance épidémiologique.
Cette maladie qui remonte aux années 1958 en RDC, plus précisément à Gemena et Doruma, est à sa 12ème semaine épidémiologique depuis le début de l’année en cours. Depuis lors, cette maladie est en pleine extension à Kinshasa, à Kasangulu, à Muanda, Boma, Matadi. Une extension favorisée par le manque d’action de riposte qui repose nécessairement sur les mesures d’assainissement et de lutte anti-vectorielle, de pulvérisation des insecticides adulticides. Le chikungunya est causée principalement par le moustique aèdes qui se développe dans les spectres des gites larvaires. Des gites naturels qui se trouvent dans les brousses et les gites domestiques. Ces moustiques dans les ménages se multiplient dans des réserves d’eau abandonnées. Ainsi, pour casser la chaine de transmission de cette épidémie, le mieux est de diligenter une riposte anti -vectorielle, par la pulvérisation des insecticides. Par ailleurs, les dangers de ces aèdes vecteur de la maladie, est qu’ils sont invasifs et très persistante dans la nature.
Pour un petit rappel soulevé au cours de la matinée, en décembre 2018, il y a eu les alertes survenues des cas de fièvre et arthralgie dans la zone de santé Mont-Ngafula . Le 7 janvier 2019, une première mission diligentée par l’INRB avait pour objectif d’investiguer sur ces cas. Au total 999 prélèvements ont été effectués chez des suspects à Mont Ngafula. Les résultats, Sélection des échantillons prélevés en phase précoce de la maladie à Kinshasa. Apres une sélection de cas prélevés en phase précoce de la maladie, des analyses ont été entreprises pour les cas suspects de Kinshasa et du Kongo central. Ces analyses se sont réalisées grâce à la technique de PCR. Sur un échantillon de 640 cas, 263 personnes étaient réellement affectées, contre 377non affectées.
Les perspectives de cette maladie restent la continuité des analyses de laboratoire, pour déterminer l’ampleur de la maladie ; renforcer la surveillance épidémiologique surtout pour préserver les groupes à risque (enfants et les femmes enceintes) ; sensibiliser la population sur les mesures d’assainissement et la lutte anti-vectorielles (riposte), a dit l’orateur du jour.
Par ailleurs, sept guéris de chikungunya présents dans cette matinée ont partagé leur expérience vécue de la maladie. D’après eux, chikungunya est une maladie très atroce. La plupart ont indiqué que la maladie attaque plus les articulations et rend les malades inactifs pendant une durée de plus ou moins un mois. Pour s’en sortir, il a fallu un traitement composé des anti–inflammatoires et antipaludiques.
Mamie Ngondo