Congo-Brazzaville: Interdiction d’une marche silencieuse de l’opposition

La cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs précédée par une marche pacifique et silencieuse de l’opposition congolaise, en mémoire des victimes militaires et civiles tombées au Pool, prévue à Brazzaville, a été interdite par le pouvoir en place, car les liens ont été investis par les corps de la force publique et tous ses supplétifs, a rapporté la Coordination des plateformes FROCAD-IDC et la composante J3M.
Dans un communiqué de presse de la Coordination présidée par le Pr. Charles Zacharie Bowao, l’opposition congolaise a pris l’opinion nationale et internationale à témoin, sur les pratiques antidémocratiques utilisées par le pouvoir illégitime de Brazzaville. Aussi, la Coordination de l’opposition a rassuré tout le peuple congolais de sa détermination à poursuivre la lutte pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit dans le pays.
Sur la crise politique au Congo
La plateforme citoyenne ‘’sauvons le Congo’’ affiliée à l’opposition Congolaise, a publié une déclaration issue de l’Assemblée générale sous la présidence de M. Omer Dafoundoux de l’Union pour le Progrès (UP) et présence des membres de la coordination IDC-FROCAD – CJ3M. A cette occasion, le bâtonnier Ml Hervé Ambroise Malonga a, au nom de cette plateforme politique de l’opposition, lancé un appel vibrant au Chef de l’Etat Congolais, M. Denis Sassou N’guesso pour abréger les souffrances des populations du Pool des milliers de victimes innocentes en errance dans le Département du Pool et à Brazzaville.
En effet, la déclaration politique de cette plateforme citoyenne sur l’Etat de la Nation, a passé au peigne fin, la situation économique, financière et sociale, la situation sécuritaire et les libertés fondamentales, ainsi que les solutions pour résoudre la crise Congolaise actuelle, à travers un dialogue national inclusif, en vue d’adopter les lignes directrices négociées de manière consensuelle. A ce titre, ‘’ Sauvons le Congo’’ a insisté sur la triple condition indispensable à la réussite de ce dialogue politiques, l’arrêt du harcèlement judiciaire à l’encontre de l’opposition, ainsi que des bombardements dans le Pool et la Bouenza, avec le retrait de tous les contingents militaires et policiers déployés dans ces deux département dans le Sud du Congo.
‘’Le pouvoir ne peut prétendre vouloir la paix sociale dans le pays quand les prisons sont pleins des détenus innocents ou poursuivis pour des motifs politiques. La libération des prisonniers politiques et des personnes en détention arbitraire décrispera le climat du dialogue. Car, il faut dans le pays, l’atmosphère et un climat apaisés’’, a insisté l’opposition dans sa déclaration faite hier.
Les thèses avancées par les parties prenantes au conflit du Pool pour expliquer ces évènements tragiques laissent perplexes tous les observateurs. En effet, pour le pouvoir, les violences meurtrières à l’œuvre dans le département du Pool seraient causées par les Ninjas Nsiloulous du pasteur Ntoumi. Par contre, pour Ntoumi et ses partisans, la crise du Pool serait un montage du pouvoir lui-même pour se donner le prétexte de créer dans le pays, un climat de terreur et afin de se maintenir aux commandes du pays par la force et tenter ainsi de contourner le dialogue national inclusif que les Congolais et la communauté internationale appellent de tous leurs vœux.
Par ailleurs, plusieurs sources concordantes affirment que selon les agents de la force publique officiant sur le terrain des opérations dans le Pool, ceux qui les attaquent portent les mêmes uniformes militaires qu’eux et combattent avec les mêmes armes. Plus grave, plusieurs habitants du département du Pool prétendent que le pasteur Ntoumi, qui est censé faire l’objet de la traque de la force publique, se promènerait librement, au vu et au su de tous, sans être inquiété le moins du monde, et ce, malgré un déploiement impressionnant de contingents de militaires, de gendarmes et de policiers sur toute l’étendue du territoire du Pool. Dans tous les cas, comment expliquer que Ntoumi puisse disposer de tant d’hommes et d’armes pour semer la désolation et la mort dans le Pool et placer le pays en état de guerre, après toutes les opérations de désarmement et de réinsertion organisées après les guerres de 1997, 1998 et 1999.
(Roch Bouka /Correspondant de la Rtga World à Brazzaville)