Bruno Tshibala sur un fauteuil éjectable

Le Premier ministre Bruno Tshibala est attendu, dans les tout prochains jours, devant les élus du peuple. Son interpellation a été actée lors du huis clos de ce vendredi 10 novembre 2017. Une initiative du député MP Henri Thomas Lokondo.
Ce qui a milité en faveur de cette action est tout simplement grave et inadmissible, à en croire l’auteur de la motion. Le projet de loi des finances, autrement dit Projet du Budget de l’Etat exercice 2018, n’a toujours pas été déposé au Parlement. Pourtant, il s’agit d’une session essentiellement budgétaire, allant du 15 septembre au 15 décembre, et dont l’examen nécessite 60 jours à raison de 40 jours à l’Assemblée nationale et 20 au Sénat. Ce, avant que la désormais Loi des finances prenne le chemin du Palais de la nation pour promulgation par le Président de la République.
Contacté à cet effet par une radio périphérique, le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Jean-Pierre Lisanga Bonganga, un proche de Bruno Tshibala, minimise la question et attribue ce retard, non à l’incompétence ni à l’ignorance, mais plutôt à la météo financière du moment jugée au rouge.
Ce que d’aucuns qualifient d’incapacité notoire tant l’exécutif doit relever les défis qui sont les siens, dans le délai, quelles que soient les saisons. Donc, cette excuse à la légère ne tient pas la route, et pourrait donner lieu à des répercussions graves sur le Gouvernement, renchérit-on.
Gérer étant prévoir, il sied de rappeler que le Budget 2017, épaissi et défendu à la va vite, n’a été que l’ombre de lui-même, un chapelet de bonnes intentions. Ceux qui ont la charge de voter les lois et d’assurer le contrôle parlementaire pourraient saisir le taureau par les cornes et infliger un carton rouge à Brubo Tshibala, et par ricochet à tout son Gouvernement. Et ça sera une grande première à l’actif des députés actuels, souvent pris à partie pour n’avoir jamais fait tomber un seul responsable n’ayant pas respecté les lois de la République. Après tout, les fauteuils des membres du Gouvernement sont très convoités, et la saison est aux grands enjeux politiques. Pourvu que le pays se fasse respecter cette fois-ci. Quant aux querelles intestines, peu importe !
Emmanuel Badibanga