Après le gouvernement d’union nationale de Tshibala: Un gouvernement de coalition au Congo

La photographie de la nouvelle Assemblée nationale est marquée par l’écrasante domination des regroupements politiques appartenant au Front commun pour le Congo (FCC). Dès lors, le futur Premier ministre et le gouvernement qu’il formerait devraient, selon la Constitution, être issus des rangs de cette méga plateforme, qui a pourtant perdu l’élection présidentielle. Ce qui, en conséquence, aurait offert aux Congolais leur première cohabitation de l’histoire : un président qui serait de couleur différente que le gouvernement. Résultat, puisque c’est le gouvernement qui définit et conduit la politique de la nation, le programme qui sera appliqué sera différent de celui sur lequel le président a été élu. Ce fut le cas en France, entre François Mitterrand (président) et Jacques Chirac (Premier ministre), puis entre ce dernier lorsqu’il fut président et Lionel Jospin, son Premier ministre).
Cette situation mécanique, provoquée par le souverain premier, qui a voté pour des majorités différentes à la présidentielle et aux législatives, a du mal à passer, aujourd’hui, dans l’opinion congolaise. L’absence des ministres UDPS dans le futur gouvernement mettrait mal à l’aise le président Félix Tshisekedi et casserait l’espoir de changement que son élection a suscité. Une préoccupation prise en compte par les ténors du FCC, qui ont ouvert des discussions avec le camp du chef de l’Etat.
D’après des sources, généralement bien informées, un compromis aurait été trouvé pour ouvrir grandement la porte du futur gouvernement. Différents regroupements politiques, outre ceux du FCC et de CASH, seraient d’accord pour former une alliance temporaire assez large pour constituer un gouvernement dit « « de coalition », comme l’a souhaité du reste l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila, lors de son dernier message à la nation.
Ainsi, les ministres qui seront nommés seraient originaires de tous les regroupements de la coalition. On y retrouverait même les katumbistes.
Une telle coalition risque de rendre les négociations difficiles au sein du gouvernement et entre le président et le chef du gouvernement. Faut-il s’en méfier et redouter ses conséquences à long terme ? Beaucoup de politiques, dans le monde, le pensent et se montrent réticents à en former. Nous suivrons avec attention ce qu’il en sera en RDC.
Noëlla Mbula