Après la tenue de son AGO: Guerre froide au sein du FC Renaissance du Congo

Comme après chaque saison sportive, le FC Renaissance du Congo a tenu son Assemblée Générale Ordinaire jeudi 9 août dernier, conformément aux instructions données par la Ligue Nationale de Football (LINAFOOT) à tous les clubs qui ont pris part à son championnat 2017-2018.
Plusieurs points ont été abordés au cours de cette AGO, notamment sur le parcours du club au championnat national 2017-2018 qui n’a pas vu Renaissance jouer la phase des play-offs de la Vodacom Ligue 1, l’élimination du club à la phase finale de la Coupe du Congo, le départ de certains joueurs et quelques membres du staff technique, sans oublier l’exclusion de deux administrateurs du club… Un budget estimé à environ 2 millions de dollars a été voté pour subvenir aux besoins de l’équipe à la prochaine saison sportive.
De tous les points traités lors de cette Assemblée générale, un seul a créé la polémique et risque de plonger Renaissance du Congo dans une éternelle crise. Il s’agit de celui lié à l’exclusion de deux administrateurs et co-fondateurs du club, dont Antoine Musanganya et Roger Nsingi, tous accusés de n’être pas en ordre des cotisations.
Ainsi pour les remplacer, une Assemblée générale extraordinaire et élective est annoncée incessamment. Chose qui ne sera pas alors facile, car déjà, les deux personnes écartées du club sont montées au créneau pour fustiger le comportement de l’évêque Pascal Mukuna, qui se veut être le seul responsable de Renaissance du Congo.
Antoine Musanganya et Roger Nsingi accusent de leur côté Pascal Mukuna de megestion et de vouloir s’approprier le club, qui, à sa fondation, revenait aux supporteurs. A l’issue d’une réunion tenue vendredi 10 août par les deux accusés, devant quelques sectionnaires du club, chacun a eu des mots clairs contre l’évêque Mukuna.
Nsingi, lui, rejette cette ferme décision prise au cours d’une assise qui, selon lui, n’a pas respecté les règlements du club. Il a promis de saisir les instances compétentes pour traiter ce dossier.
« L’Assemblée convoquée par Mukuna est nulle et sans effet. Il a convoqué cette Assemblée en violation des articles 15, 17, 33 et 34 de nos statuts. Dans les jours à venir, nous allons prendre une décision draconienne. Je verrai le ministre des Sports, le président de la Fédération et tous les dirigeants, trop c’est trop. Je crois bien c’est la justice sportive qui va nous départager. Monsieur Mukuna ne peut pas s’approprier de cette équipe qui a été créée par trois personnes dont je fais partie », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Antoine Musanganya juge inacceptable la décision prise par Pascal Mukuna et tout son comité. Selon lui, l’évêque n’a pas qualité pour exclure les co-fondateurs qu’ils sont avec Roger Nsingi. Il plaide également en faveur de l’unité de l’équipe de peur de revivre la scène du DCMP.
« Moi je suis là pour l’unité de l’équipe. Je ne voulais pas entrer dans des histoires vécues dans DCMP que cela apparaisse dans Renaissance. Ce qui fait que j’ai réuni les sectionnaires et les amis lésés pour qu’on puisse faire comprendre au comité dirigé par Monsieur Mukuna que l’unité prime dans cette équipe. Je continue à vous dire que Mukuna n’a pas qualité de nous suspendre, ni Nsingi ni Musanganya », a-t-il fait savoir à l’issue de la réunion de vendredi dernier.
Face à toute cette situation, les deux promettent de voir, dès ce lundi 13 août, le ministre des Sports et Loisirs, Papy Niango, le président de la Fédération congolaise de football association (FECOFA) ainsi que tous les dirigeants sportifs pour leur expliquer la situation de l’heure dans Renaissance.
Le FC Renaissance qui a été créé il y a 4 ans par le trio Pascal Mukuna, Roger Nsingi et Antoine Musanganya, après s’être séparé du DC Motema Pembe est dans une guerre froide qui risque de coûter cher à son avenir.
Avant le début du championnat national, les trois administrateurs se querellent autour du leadership du club, alors qu’il venait de connaître une saison sportive 2017-2018 très difficile, surtout avec l’élimination du club à la phase finale de la Coupe du Congo. Espérons que le souhait de l’unité prôné par Musanganya trouvera fin utile.
(Altesse B. Makambo)