Affaire Ministère public contre les 36 présumés Kamuina Nsapu: Le verdict interviendra le 04 décembre 2018
Le verdict de l’affaire ayant opposé le Ministère public à près de 36 prévenus Kamuina Nsapu au Tribunal militaire de Garnison de Kinshasa/Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, interviendra le 04 décembre 2018, soit dans le délai de la loi. Telle est la conclusion du juge président Tumuna Tshini Chang qui a clos les débats, avant que les prévenus ne puissent s’exprimer. Soulignons qu’au cours de ce procès, le Ministère public et différentes parties au procès ont apporté les moyens, et il revient au juge de se prononcer.
En effet, ce procès, qui n’a pas été du tout une mince affaire, nous a pris quasiment une année, à cause de la complexité des faits. Et le Tribunal devait prendre tous les temps possibles pour garantir le respect des regels, respecter les droits de la défense. « L’instruction a permis au juge de poser les questions autour des faits, soit des préventions mises à charges de chacun des prévenus. Après cette phase, le Tribunal a donné le temps à chaque partie de présenter ses conclusions : la défense a présenté ses conclusions, le Ministère public a pris ses réquisitoires et la défense a présentés ses plaidoiries », a indiqué le Colonel Limbaya, l’Organe accusateur. Et de renchérir que même les prévenus ont remercié le Tribunal pour avoir respecté les règles, c’est-à-dire, il a suffisamment donné du temps aux prévenus pour se défendre et aux avocats pour plaider en faveur de leurs clients. Aujourd’hui, le Tribunal a estimé que l’affaire était suffisamment instruite. Il a déclaré les débats clos, a pris l’affaire en délibérée pour un jugement à intervenir dans dix jours, soit le 04 décembre 2018.
A la question de savoir pourquoi les prévenus ont tout nié en bloc et exiger leur acquittement, le Ministère public a répondu que c’est leur droit. Et de soutenir que du début à la fin, les prévenus ont nié les faits, ils ont nié les évidences que nous avons produites tout au long de ce procès. Quelles sont ces évidences ? Nous avons confronté les prévenus à leurs propres déclarations. Nous avons présenté les relevés téléphoniques où il est clairement démontré que les prévenus étaient en communication pendant des périodes suspectes. C’est-à-dire, les périodes préparatoires et précédant les attaques. Nous avons présenté les enregistrements, les vidéos où les prévenus expliquent ce qu’ils ont commis comme forfait. Il y a en même qui ont rejeté leurs propres photos. « C’est de leur droit, nous avons apporté les moyens, il revient au juge de se prononcer. Nous les avons présentés comme les auteurs des faits, il revient au juge de nous départager », dit-il.
Au regard de ceux qui pensent qu’il s’agissait là d’un procès politique, l’Organe de la loi pense que l’Etat a un devoir, celui de sécurise la population et ses biens. Dans ce devoir, l’Etat a la charge, une fois que l’ordre public est gravement perturbé, de mettre la main sur les suspects et de les déférer devant le juge. La finalité de ce travail, c’est sécuriser la population et ses biens. S’il y a une frange de la population qui ne croit pas, l’Etat a fait son devoir qui permet à cette population de dormir en toute quiétude.
Dans le même sens, la partie civile Rdc à travers Me Lunda Banza wa Seya pense que la République n’attend que justice soit rendue aux différentes victimes. La République, dont les bâtiments ont été détruits… pour ce terrorisme qui, si la République n’avait mis les moyens pour l’arrêter, on ne sait pas là où on en serait. Il y a des victimes humaines, des orphelins, que les criminels soient condamnés et mis à l’écart des paisibles citoyens pour que la campagne et la fin de l’année se passent bien. S’il y a en qui sont innocents, qu’ils soient acquittés.
A l’en croire, il faut féliciter la patience du Tribunal, parce qu’il y a des choses qui ont été faites pour que la procédure n’aboutisse pas. Le Tribunal a fait preuve d’une lucidité, ^parce que tout a été fait pour qu’il s’énerve et panique. Il a été patient, lucide et maitrisé les débats. Toutes les parties ont eu le temps de s’exprimer librement et lorsque le Tribunal rendra son jugement, personne ne pourra se plaindre. Mais ceux qui s’estimeront lésés, iront en appel.
JMNK